BTL : Ton premier contact avec le Hip Hop ?
E BLAZE : Quand je regardais une émission qui passait le samedi soir « Les Enfants du rock « , parce que j‘écoutais pas la radio quand j’étais vraiment très jeune, mais j’aimais bien regarder les clips, et ils passaient de la musique française, mais ils essayaient de passer des choses funky. Ils commençaient à passer des clips de Gap Band, le morceau si je me rappelle c’était Party Train, et j’ai commencé à voir des gars qui dansaient dedans, qui breakaient en fait, et ça m’a intrigué. C’était mortel ce son et cette façon de bouger sur ce son.
Il y avait aussi le clip de Lionel Richie, qui s’appelle Night Long où il y avait des breakers dedans. Ensuite « Break Machine » est arrivé et j’ai commencé à écouter des sons comme le Grandmaster Flash, etc… et je me suis dit « C’est incroyable ! » Les gens comment ils s’habillent, comment ils dansent, ce gros son… et, tout de suite, j’ai été dedans.
Je me rappelle, déjà très jeune, ma mère me disait « Un jour tu vas finir à Harlem, c’est pas possible, t’es à fond là-dedans » (rire)… Et j’ai vécu à Harlem pendant un moment ! Et ouais, ça m’a pris tout petit en voyant des clips à la télé. Parce qu’à l’époque, la télé française ne passait pas beaucoup de black music, et c’est pour ça que je regardais souvent cette émission le samedi soir « Les Enfants du rock « , et c’était super.
BTL : Peux-tu nous parler de ton aventure TSN (Tout Simplement Noir) ?
E BLAZE : Quand j’ai commencé, le Hip Hop arrivait, et quand j’ai commencé à grandir je m’y suis vraiment intéressé. Après, à l’école, j’ai commencé à écouter que ça. A partir de 1988, tout les albums de rap arrivaient. 1988, c’est une grande année pour le Hip Hop américain mais au niveau mondial aussi car on avait accès à tout. Le premiers EPMD, Public Ennemy, etc… Et donc j’ai commencé à vraiment m’intéresser, à tâtonner, on commençait un peu à rapper… Et de fil en aiguille, avec les potes du collège, on a commencé à monter un groupe : Tout Simplement Noir. D’abord, je l’ai monté avec Jil Tismé, c’était fin 89, et ensuite Mc Biz nous a rejoints, puis Parano Refré. C’était notre première aventure, nos premiers morceaux, nos premières productions en studio, premières galères avec les samplers… Et c’est à partir de là que j’ai commencé à chercher des samples, m’intéresser vraiment au niveau production, intensément. Quand on a monté notre groupe à l’époque, il n’y avait pas beaucoup de groupes de rap, à part Lionel D, Original MC, IAM, Assassin, Ministere AMER, NTM et c’est tout. Cette époque-là était mortelle, il y avait une bonne ambiance, tout le monde était cool. Au fur et à mesure, j’ai pris plus de plaisir à produire qu’à rapper. Et ensuite je ne me suis consacré qu’à la production.
BTL : Tu as été autodidacte au niveau des machines ?
E BLAZE : Quand j’allais en studio je regardais vraiment comment l’ingé faisait. A l’époque on n’avait pas de matos, donc j’allais chez les gens qui en avaient. On produisait nous-mêmes, on emmenait les samples mais ils n’étaient tous en place et je regardais comment ils faisaient. Jusqu’au jour où j ai pu acheter mon premier sampler, et j’ai appris sur le tas. Les premiers beats n’étaient pas calés, je ne savais pas découper une caisse claire ou un sample et c’est au fur et à mesure en travaillant, en apprenant sur le tas… et c’est super.
C’est comme ça que ça s’est passé. C’est vraiment en travaillant petit à petit, petit à petit, que j’ai appris en fait.
BTL : Tu avais des influences à l’époque ?
E BLAZE : Beh ouais, c’est ce qui arrivait de NY, mais il en arrivait tellement. Le Bomb Squad, EPMD, Marley Marl, Dr Dre coté NWA. Ahhh, il y a tellement de choses qui sortaient, c’était incroyable… Tout arrivait, c’était dingue ! Je prenais des claques de gauche à droite, je me disais « Il faut que je m’y mette à fond et il faut que j’essaie d’arriver un jour à ce niveau-là… » En plus il y avait plein de styles différents de productions. C’était assez incroyable.
BTL : Pourquoi tu es venu t’installer ici ?
E BLAZE : Déjà, comme j’étais à fond dedans, je voulais aller à la maison-mère on va dire, découvrir d’où ça venait. Et j’avais un pote à moi qui était partenaire dans mes affaires, qui a rencontré quelqu’un ici, qui était venu en 95, et qui s’est marié. Il m’a dit « Écoute, t’es talentueux, tu devrais venir ici voir ce qui se passe ». Ok c’est cool, mais les Américains ne m’ont pas attendu. Et il m’a dit « Viens quand même, je suis sûr, ils vont kiffer ta vibe… », et je suis venu.
J’suis venu en 1996, il y a vingt ans. J’ai débarqué à NY la première fois : une grande claque. J’suis resté trois mois. Sur ces trois mois, j’ai vu Biggie en concert dans la rue à Harlem, sur un stand, même pas en fait, en pleine rue avec Junior Mafia. Bon déjà, ça, la claque totale. Je me suis rendu compte que le Hip Hop était une culture ici et pas une mode. J’étais dans la rue, je marchais à coté d’une mamie, et il y a une voiture qui passait et qui jouait du Biggie, et la mamie connaissait les paroles par cœur et ça, ça m’a choqué, je me suis dit « C’est un truc de malade ! ». Elle avait au moins soixante-soixante-dix ans et elle connaissait les paroles par cœur, c’était comme si ça faisait partie de sa vie, comme si c’était son quotidien. J’ai rencontré des artistes dans la rue, Chubb Rock, Puffy… Je me suis retrouvé dans les bureaux de Duck Down, j’ai rencontré le directeur artistique et OGC dans la rue, et on a sympathisé. Ils m’ont emmené dans les bureaux, ils m’ont fait écouter le premier album d’Heltah Skeltah (Nocturnal, ndlr) avant qu’il sorte, vraiment à la cool. Ces trois mois m’ont retourné la tête complètement, j’ai fait « Whaouh , c’est incroyable, c’est une façon de vivre, et je veux en faire partie ». Et ça a été mon déclic en fait.
En 96, j’ai failli vendre mon premier beat. C’était le meilleur beat, faut dire, que j’avais sur ma beat tape de vingt morceaux. Et on a failli la vendre à Chubb Rock. Ça s’est pas fait car j’étais pas carré au niveau bizness, et je croyais que c’était la fête au village et que je pouvais avoir ce que je voulais… C’était un manque d’expérience, mais c’était une très bonne vibe, et ça m’a donné envie de revenir.
J’suis revenu en 97, produire des artistes ici en indépendant. Après, je suis revenu tout le temps régulièrement, 98, 99… Enfin 99, c’est l’année où j’ai décidé de me poser. Après trois ans, je me suis dit « C’est là que je veux être, c’est le style de vie que je veux, c’est Hip Hop à fond, c’est une culture, plus que de la musique… » Et en 99, j’ai dit au revoir la France.
BTL : Et comment tu t’es retrouvé à bosser à A-1 ?
E BLAZE : J’suis arrivé, j’ai fait deux ou trois trucs pour survivre. J’allais chez A-1 en tant que client, et au fur et à mesure j’ai sympathisé avec les gars et un jour ils m’ont appelé pendant les vacances de l’année 2000, il manquait quelqu’un et ils m’ont demandé de venir car je connaissais la musique, c’était juste pour quelques semaines. J’ai dit « Bien sûr' ». Et puis en fait, je suis resté 7 ans. C’était une super aventure, j’ai rencontré plein de gens, on avait des appels de tout le monde, tout le monde venait nous voir, les producteurs pour qu’on leur trouve des samples… Et j’ai rencontré tout le monde là-bas. Que ce soit Pete Rock, Juste Blaze, Beatminerz… Tout le monde passait. C’était une super expérience là-bas, j’ai appris beaucoup de choses.
Ensuite, j’ai fait un p’tit break de NY, je suis parti au Canada quelque temps, puis je suis revenu et j’ai commencé à bosser à Academy Records. Maintenant, ça fait quelques années, je co-manage la boutique sur la 2ème rue. Tous les jours, vinyls vinyls vinyls vinyls… On découvre des vinyles qu’on connait pas tous les jours. Pourtant, j’en ai écouté des millions dans ma vie, j’ai pas peur de le dire. Et c’est pareil, on a des passages de producteurs comme Large Professor ou Premier qui viennent souvent. La musique, pour moi, c’est 24 sur 24, la production, le magasin… Ça ne s’arrête jamais en fait.
BTL : Tu diggues tous les jours !
E BLAZE : C’est ça ! Tous les jours je découvre des disques, et tous les jours je découvre un petit bout de sample qu’on peut utiliser. Quand t’aimes la musique, je pense que ça ne peut pas être mieux.
BTL : Les connexions que tu as pu établir avec les MC’S, c’est uniquement la boutique ?
E BLAZE : C’est un peu de tout en fait. Les connexions que j’ai eues avec le Queensbridge, c’est grâce à mes gars les Grim Team, en fait. Greg, Chaze, et Armen. Je me rappelle qu’Armen faisait un photo shoot pour le magasine Rap US, si mes souvenirs sont bons, en 2003, sur le Queensbridge d’ailleurs. J’étais avec lui et c’est là que j’ai fait la connaissance d’Infamous Mobb. Auparavant, j’avais connecté avec le groupe Screwball, Blaq Poet et KL, quand je travaillais à A-1. KL était venu et je lui avait donné un cd de beats, et il avait kiffé, m’avait rappelé, « Viens, on bosse ensemble… » et on a fait un maxi. Les connexions, ça peut arriver de n’importe où en fait ! Le DITC, je les ai rencontrés à A-1 parce qu’ils venaient souvent en tant que clients. Je voyais souvent Showbiz acheter des disques, on parlait à la cool, et un jour il me dit qu’il va monter une équipe de producteurs avec DJ Premier, dans son studio, Headquarterz. Et je lui ai dit que je faisais des beats, il m’a demandé de lui faire écouter. Je lui ai filé un cd, il a trouvé ça mortel et il m’a dit de venir le voir, et on a commencé à bosser ensemble. Après, j ai pu faire des morceaux pour le crew DITC.
Donc ça vient du magasin, et après, le copain du copain : » J’ai entendu parler de toi… » et de fil en aiguille, tu te fais ton petit réseau.
BTL : Peux-tu nous parler de ton nouveau projet ?
E BLAZE : Je viens de sortir un album instrumental. J’ai produit pour pas mal de gens ici, mais là c’est vraiment mon projet. Ça s’appelle ForTthe Luv of It volume 3. J’explique pourquoi le volume 3, car les gens me demandent : « Où sont les volumes 1 & 2 ? » (sourire). Donc, les volumes 1 & 2 sont sortis il y a quelque temps en digital, et pas en vinyle. Et j’ai eu de la demande pour la sortie vinyle. Et du coup, je sors le volume 3, couleur noir et clear pour le collector. Maintenant, on me demande les volumes 1 & 2 en vinyle. Du coup, je vais ressortir ça, ça va être marrant. On distribue nous-mêmes, on vend ça dans le monde entier, que ce soit en Allemagne, en Australie… Je vais faire plusieurs volets instrumentaux, les gens aiment beaucoup. Et je vais aussi travailler sur un album de producteur avec des invités. Donc ça, ça va mettre plus de temps, mais j’ai ça en projet. J’ai déjà quelques noms pour des gars qui veulent travailler avec moi.
Donc, ce volume 3, c’est un album instrumental avec plusieurs ambiances, cool, dark… Seize morceaux. Ça représente bien ça, l’amour et la passion pour la musique.
BTL : Parmi toutes les collaborations que tu as pu effectuer, lesquelles t’ont le plus marqué ?
E BLAZE : Il y a des collaborations qui m‘ont marqué, il y a des moments qui m’ont marqué qui sont inconnus du grand public. Des moments que j’ai partagés avec des gens. Comme collaboration, avant tout, c’est celle avec KL, Kamikaze du groupe Screewball, parce qu’il est décédé maintenant. C’était mon pote, on a travaillé sur pas mal de morceaux ensemble. J’ai d’ailleurs des inédits avec lui. On a sorti un maxi ensemble en 2004, deux morceaux featuring Blaq Poet. Ces deux morceaux ont été remisés par Marley Marl, c’est assez rare. Il a remixé les deux morceaux, il jouait tout le temps les deux morceaux sur son show radio « Futur Flavas » et ça, pour moi, c’était un accomplissement parce que pour un jeune producteur de Paris vivant à NY, ça m’a fait plaisir, bien avant de faire de l’argent, avoir le respect de Marley Marl…
Une autre collaboration avec un gars du Queensbridge qui s’appelle Little, qu’est pas très connu mais qui était un gros gars du Queensbridge, qui à un moment a été le manager de Mobb Deep, qui sortait beaucoup de mixtapes, qui avait une présence, ici, dans la rue. Et on a fait un morceau ensemble, j’étais pas à la session mais il avait mis dessus Havoc de Mobb Deep au refrain. Ça aussi ça été quelque chose d’important pour moi parce que Havoc, c’est une référence dans le Hip Hop. Ça aussi ça été un accomplissement pour moi.
J’ai fait beaucoup de choses avec le Queensbridge. J’ai fait un morceau avec Infamous Mobb qui s’appelle Capital Q en 2008, qui a mis le feu dans la rue total.
Et, d’ailleurs, ce morceau a été classé par Complex Magazine et sur le site Unkut Da Com, comme un des cinquante meilleurs morceaux du Queensbridge de tous les temps. Je savais même pas, c’est un pote qui m’a appelé, en me disant « Regarde, t’es dans le classement avec Premier, Marley Marl… » Et ça aussi, c’était un accomplissement.
C’est plusieurs choses comme ça pour moi qui vont rester et qui me font plaisir, parce que c’est au niveau du respect.
Là, je parlais de Queensbridge, mais je peux encore en citer. Allons dans le Bronx : DITC qui est un crew connu et respecté de tous. Quand j’ai commencé à travailler avec eux, OC et AG ont sorti un album commun en 2009, et j’ai fait la moitié de l’album en fait. Et, ça, pour un producteur français, c’est un accomplissement entre guillemets, et ça, ça m’a fait plaisir, parce que c’était du respect. On te fait assez confiance pour produire une partie de l’album. DITC, c’est un crew, quand j’étais jeune, qui m’a donné envie de venir ici… Showbiz and AG, Diamond D, Lord Finesse, tous ces gars-là, pouvoir être capable de bosser avec eux et produire des morceaux sur lesquels ils vont rapper, c’était un accomplissement pour moi.
Il y a plein de moments comme ça. Par exemple, un moment qui n’est pas de production, c’est d’être en studio avec DJ premier & Showbiz, d’avoir des discussions sur le Hip Hop toute la nuit, échanger des idées… Premier me jouait un morceau qu’il avait fait pour Game avant que tout le monde l’entende. Être à ce niveau avec des légendes, et voir qu’ils te respectent, d’être avec eux… C’est pas une question d’être fan, c’est pas ça. C’est juste de savoir qu’ils respectent ton travail et te respectent toi en tant que personne et ça c’est important ! Bien plus important que le reste. Pouvoir partager ces moments-là… Car le studio de Premier est fermé, si tu ne fais pas partie du cercle, tu ne peux pas y aller, ou à part si t’es invité. Donc j’ai plein de moments comme ça. J’ai travaillé là-bas. régulièrement pendant 8huit ans avant qu’il ferme. J’ai vu des choses, j’ai entendu des choses, j’ai vu des gens passer, c’était incroyable. Le fief du Hip Hop !
C’est des moments importants dans ma carrière qui m’ont boosté ou qui m’ont donné la confiance de continuer.
J’ai pas mal de moments importants qui m’ont marqué dans ma vie.
BTL : Tu as le souvenir de Funk Hunt ?
E BLAZE : Oh mais bien sûr ! (enthousiasme). Funk Hunt , beh oui, ça date de 2000 si je me rappelle bien. Kourtajmé production, Romain Gavras, Kim Chaperon qui étaient à NY. Je crois qu’ils commençaient, ils avaient commencé à faire quelques courts métrages, je crois, avant… pas sûr. C’était les potes d’un ami à moi avec qui je travaillais, avec qui je suis toujours pote. Ils m’ont demandé si je voulais jouer dans leur court métrage, c’était un disque qui voyage… Beh bien sûr ! Ça a été une expérience super, on s’est bien marré. J’ai joué le videur où je casse la tête d’un gars. C’était super, ça date d’un petit bout de temps déjà, mais très bonne expérience. Le court métrage je le trouve super, c’était fun, on s’est super bien marré. Avec la BO et tout… Très bon moment ! J’étais sur NY depuis un an ou deux, c’était cool.
BTL : C’était un bon deal, du coup, la caisse de disques ? (rires)
E BLAZE : Ouais, c’était un bon deal, ça m’a pas ramené le million mais c’était un bon deal (rires).
En plus, dans ce court métrage, il y avait Dan the Beatman, le gars à qui je casse la tête, un DJ super connu du Bronx, Old School. Angelo, un gars du Rock Steady Crew qui braquait… c’était super ! Très bon souvenir.
Maintenant Romain Gavras fait des choses importantes, ils sont grands, ils ont avancé dans leurs carrières et c’est super. Et c’est bien d’avoir partagé des moments comme ça avec eux ,à leurs débuts, on s’est bien marré pendant le tournage, c’était cool.
BTL : Un mot pour conclure ?
E BLAZE : Un petit bonjour de NY. Essayez d’écouter mon album qui vient de sortir « For the luv of it – volume 3 ». C’est une petite ambiance d’un Français à NY, du boom bap, du son new-yorkais mais fait à ma façon, avec le petit côté européen.
Il faut jamais abandonner ses rêves. Il y a vingt ans, j’aurais jamais cru croire qu’un jour je pourrais me retrouver en studio avec DJ Premier, le DITC, ou d’autres gars… Pouvoir avoir des discussions, travailler avec eux, même avoir une relation avec eux à la cool en fait. Hier tu vois je parlais à Premier, on s’est texté. Il vient me voir quand il veut écouter de la musique. Ça prouve que les rêves peuvent se réaliser, faut jamais lâcher en fait, en travaillant peut-être dur, avec un peu de chance, beaucoup de chance aussi je dirais même… On peut en accomplir quelques uns.
Interview réalisé le 13 Mai 2016 à Academy Records (New York)
Remerciements : Eric Blaze, Armen, Trinidad, Georges Mahood, Estelle, Christophe, Tieum.
Eric BLAZE – BUILT TO LAST Mix
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E.Blaze x Lord Finesse x Large Professor from vaintino d on Vimeo.
E.Blaze & DJ Premier.Preemo is feeling « For the luv of it vol.3 reloaded » for real! from vaintino d on Vimeo.
E.Blaze & The Beatminerz.The legendary Beatminerz are feeling the album « For the luv of it vol.3 reloaded ». from vaintino d on Vimeo.